Les mesures bathymétriques et la planification de dragage
Sur les 450 km de voies navigables wallonnes, le maintien de la navigabilité à pleine capacité est évidemment une priorité. Une des conditions essentielles est évidemment de garantir une profondeur suffisante (un tirant d’eau) pour le passage des bateaux. Cependant, les apports des nombreux affluents et l’érosion naturelle des terres entraînent continuellement un dépôt de sédiments dans le réseau navigable qu’il s’agit de surveiller et de gérer.
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La localisation des zones de dépôts des sédiments est donc primordiale,d’une part, pour apprécier l’évolution morphologique des voies d’eau dans le temps et, d’autre part, procéder si nécessaire à leur retrait par dragage.
Tous les 4 ans au maximum, l’ensemble du réseau navigable est « scanné » à l’aide d’un sonar multifaisceaux monté sur un bateau dit de « survey ».
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Ce sonar performant permet de couvrir, à vitesse de navigation normale et avec une forte densité de points mesurés, une largeur d’environ 5 fois la profondeur sous le bateau.
Il est couplé à une plateforme intertielle afin de mesurer cap et mouvements du bateau ainsi qu’à un système de positionnement GPS de précision. La topographie du lit du cours d’eau ou « bathymétrie » est obtenue avec une précision de plusieurs centimètres.
Les résultats de ces campagnes bathymétriques sont centralisés dans
une base de données unique et visualisables au travers d’une application spécifiquement dédiée au suivi des voies navigables : HydroWalMap.
Cette base de données comprend également la délimitation des passes de navigation et les tirants d’eau minima à garantir. Ces données géométriques majorées d’une sécurité définissent le « gabarit » d’un secteur de voie navigable. Sur base de ce gabarit, les zones à draguer sont alors identifiées et matérialisées précisément par des polygones d’intervention.
Les volumes de produits à extraire sont ensuite calculés et associés à leur caractérisation physico-chimique effectuée par la Direction des Recherches hydrauliques afin de déterminer leur filière de traitement. Sachant que les produits de dragages sont considérés comme déchets et donc très coûteux à éliminer ou valoriser, la précision de ces relevés bathymétriques est essentielle.
Dès que ce travail préliminaire est achevé, le dragage proprement dit peut avoir lieu. Il est eff ectué soit à l’aide d’une drague à godets ou à pelle équipée de capteurs et balises GPS permettant un travail de précision en 3 dimensions.
Les boues extraites sont déversées dans des barges et acheminées par la voie d’eau jusqu’au lieu de traitement.
En fin d’opération, un nouveau levé bathymétrique est effectué dans la zone draguée. Il permet, d’une part, de contrôler la qualité du dragage effectué et, d’autre part, de déterminer les volumes réellement ôtés.