Transport fluvial : 2021, une année de stabilisation malgré les inondations
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- 25. Februar 2022
D’après les statistiques collectées par le SPW Mobilité et Infrastructures, 34,2 millions de tonnes de marchandises ont été transportées sur le réseau navigable wallon durant l’année 2021. C’est une légère progression par rapport à l’année 2020, et cela, malgré les conséquences liées aux crues de la mi-juillet et au confinement du premier trimestre.
34,2 millions de tonnes, pour 33.820 voyages chargés : c’est plus qu’en 2020 mais moins qu’en 2019. Cette performance reste toutefois appréciable en termes absolus puisque la Wallonie se situe au cinquième rang européen en tonnage, derrière les Pays-Bas, l’Allemagne, la France et la région flamande. Cette part modale permet d’éviter plus de 2 millions de camions sur le réseau routier. On peut évaluer l’économie de CO2 à près de 120 000 tonnes par rapport à un transport routier équivalent. Le transport fluvial conserve donc un rôle essentiel à l’heure où les enjeux environnementaux et ceux liés à la mobilité se font de plus en plus ressentir.
Le niveau de performance enregistré en 2021 peut s’expliquer de différentes façons. D’une part, la crise sanitaire a indubitablement impacté les secteurs industriels qui utilisent habituellement le réseau navigable wallon. Le confinement du premier trimestre 2021 a ainsi provoqué une diminution du transport fluvial estimée entre 2 et 3 millions de tonnes de marchandises sur le réseau wallon. D’autre part, les fortes crues de la mi-juillet 2021 ont contraint le SPW Mobilité et Infrastructures à prendre des mesures de sécurité en arrêtant la navigation sur certaines voies d’eau. La perte liée à ces interruptions de navigation est évaluée à 1 million de tonnes de marchandises.
Si certains chantiers de grande ampleur, comme ceux liés à la modernisation de la Traversée de Tournai ou à la rénovation du pont-canal de Ronquières, ont également nécessité des fermetures importantes, des alternatives ont toutefois pu être mises en place afin de limiter autant que possible l’impact de ces fermetures sur la logistique fluviale.
De manière générale, le SPW Mobilité et Infrastructures constate que le transport de marchandises par voie d’eau s’est stabilisé après une année 2020 marquée par la crise sanitaire. Les observations permettent de constater, à partir du mois d’avril 2021, des niveaux de trafic équivalents à la période pré-COVID.
Un indicateur de l’évolution du tissu industriel wallon
Indicateur partiel de la santé du tissu industriel wallon, les statistiques du transport fluvial mettent bien en évidence la décarbonation de l’industrie wallonne, à la suite notamment de la disparition de la phase à chaud : le tonnage lié aux combustibles solides et aux produits pétroliers diminue depuis plusieurs années (respectivement -42% et -24% par rapport à 2017).
A l’inverse, les minéraux et matériaux de construction liés à l’industrie extractive restent, et de très loin, la catégorie de marchandises la plus transportée sur le réseau wallon avec près de 14 millions de tonnes en 2021, soit un chiffre proche de 2020 (+1,5%). Parmi les catégories en forte progression, les produits agricoles (+14,4%), les produits chimiques (+14%) et les produits métallurgiques (+13,1%) ont connu, en 2021 des rebonds très significatifs compensant parfois largement les baisses enregistrées en 2020.
Au sein de la catégorie des divers, le nombre d’EVP (conteneur équivalent vingt pieds) transbordés de ou vers la voie d’eau depuis les 5 terminaux fluviaux actifs en Wallonie s’élève à 143.798 EVP, soit une baisse de 4,9% par rapport à 2020. Cette année mitigée ne doit cependant pas masquer le fait que ce trafic conteneurisé est extrêmement dynamique et qu’il connait une croissance spectaculaire ces dernières années.
Un trafic fluvial davantage tourné vers l’extérieur
L’année dernière, le trafic interne, proportionnellement et par rapport à 2020, a connu le rebond de trafic le plus important (+12,3%). La hausse des importations (+2,5%) et du transit (+2,6%) a également été perceptible, contrairement aux exportations (-1,9%) qui ont continué à se tasser mais qui restent supérieures au volume de marchandises importées. La part importante du trafic de transit confirme la position stratégique de la Wallonie, à la croisée des bassins français, néerlandais et flamands.