La gestion des ressources en eau
L’eau est une des principales richesses de la Wallonie et son exploitation est multiple : navigation, production électrique, potabilisation, refroidissement thermique, etc. Cette eau est aussi et avant tout un environnement naturel où un large biotope s’épanouit.
Malheureusement, au fil des saisons et du climat, cette ressource peut s’avérer surabondante ou insuffisante.
Nombre d’ouvrages d’art régulent les niveaux ou les débits: écluses, barrages au fil de l’eau ou réservoirs, centrales hydroélectriques, stations de pompages, canaux, etc. Les objectifs de ces ouvrages, qui souvent cohabitent, peuvent s’avérer contradictoires et nécessitent une gestion coordonnée.
La direction de la Gestion hydrologique a pour mission d’appuyer les divers exploitants de ces ouvrages, qu’ils soient publics ou privés, afin d’optimiser la régulation locale des ouvrages tout en respectant une vision globale de la gestion des ressources, notamment en ce qui concerne l’environnement ou les impacts économiques. L’idée est de retrouver des débits les plus naturels possibles tout en répondant le plus efficacement possible à l’exploitation de l’eau.
La première étape est de disposer de la meilleure observation possible, en temps réel, des données relatives aux ouvrages: position des vannes, débits turbinés ou pompés, etc. Une expertise spécifique, réquérant des interventions complexes sur site, a été développée et validée pour assurer le contrôle-qualité des différents capteurs équipant les ouvrages.
Couplées aux observations hydrologiques du réseau Wacondah, ces données permettent de disposer d’un état des lieux permanent du fonctionnement des ouvrages et des conditions ou prévisions hydrologiques associées.
La seconde étape nécessite la construction de modèles spécifiques de régulation afin de simuler des situations historiques ou potentielles et de déterminer des modes robustes et sécurisés de fonctionnement des ouvrages.
Chaque ouvrage comprenant en général son propre automatisme, le but est de définir un automatisme «maître» répartissant les débits entre les ouvrages: débit disponible pour une écluse, débit pour la production électrique, débit réservé pour les poissons, etc.
Les algorithmes qui en résultent sont ensuite implémentés sur les automatismes des ouvrages et testés en conditions réelles, tout en vérifiant l’efficacité en cas de problèmes.
Face au changement climatique, face aux demandes ménagères et industrielles en eau de plus en plus fortes, face à l’augmentation de la production – renouvelable – hydroélectrique, face à une qualité de l’eau nettement améliorée, un véritable stress hydrique s’annonce et l’optimisation de la gestion des ressources en eau est devenu un enjeu majeur.